crazyfrog | inscrit | | 345 messages postés |
| Posté le 23-10-2007 à 19:38:58
| Le futur circuit : 9 virages à négocier Comment dessine-t-on un circuit? Selon quels critères? Rencontre, vendredi, avec les techniciens du projet, au siège de l'intercommunale IGRETEC. Le plan se déplie sur la grande table d'une salle de réunion, au dernier étage du siège de l'intercommunale IGRETEC, boulevard Mayence à Charleroi. Un plan pas comme les autres dans cette cellule «voiries et égouttage» : celui d'un circuit de motos. Du futur circuit Jules Tacheny de Mettet. Depuis juin, pour le compte du Royal Union Motor de Mettet, ils sont quelques-uns, ingénieur et technicien-géomètre, à en peaufiner le tracé en s'appuyant sur les avis éclairés des pilotes. «C'est un de nos plus grands marchés en voiries» commente Philippe Bonnet, le gestionnaire administratif du projet, plus habitué à superviser des constructions de chaussées classiques. «Un circuit, c'est une première. Voilà longtemps qu'on n'a plus construit de circuit en Wallonie et même en Belgique» poursuit-il. D'où des questions : comment construit-on un circuit? Forcément, pas comme une autoroute. L'exercice impose des calculs scientifiques de haut niveau. Vroum vroum! Nous visons la ligne de départ de ce savant mélange de courbes et de lignes droites raccordées en un site propre. Au total, 2 km 250 de piste développant 12 mètres de largeur, à l'exception de la longue droite faisant face aux stands, portée, elle, à 14 mètres. Le circuit totalise neuf virages bien spécifiques. C'est pas chinois, le pilote rentre dans un virage et en sort selon un principe immuable qui consiste à rester sur sa machine sans aller tout droit dans le mur, en empruntant une trajectoire idéale. Il existe plusieurs trajectoires possibles entre lesquelles l'habilité du pilote devra faire un choix. L'art du pilotage consiste à trouver la ligne la plus droite de la courbe mais aussi la plus courte. On parle de tangente. «La courbe idéale est celle qui fait le meilleur compromis entre la vitesse et la distance parcourue» explique Fabian Pollart, ingénieur chez Igretec. Le but d'une école de pilotage est d'amener le pilote à anticiper et à adapter sa vitesse et son angle d'inclinaison pour franchir la courbe. Sur ses deux roues, le motard doit obligatoirement s'incliner pour virer. «Il y a des virages ouverts, qui se ferment et des virages fermés qui s'ouvrent» rappelle-t-on chez Igretec. Ces virages, comme ils présentent deux rayons de courbure, permettent de faire des dépassements. Par contre, à rayon unique, les dépassements sont périlleux en ce qu'ils n'autorisent qu'une seule trajectoire idéale. L'expérience et la recherche intuitive de l'équilibre permettent à un pilote de franchir ces courbes en toute sécurité. Il doit trouver l'équilibre, à chaque virage, entre la force centrifuge et la force gravitationnelle. «Nous ne pouvions pas faire un circuit trop facile. Ou bien on faisait un simple «ovale» dédié seulement à la vitesse. Ici, chaque virage présente une difficulté» conclut Philippe Bonnet. Le futur circuit Jules Tacheny ne sera pas trop grand. On ne pourra pas y organiser des compétitions internationales d'envergure. Par contre, il ne sera pas de tout repos. Porté au maximum de ses capacités formatrices, il forcera ses utilisateurs à des adaptations, à des corrections et à des apprentissages essentiels. L'objectif de cet investissement de 5 millions d'euros demeure de moins voir des motards (et des motards au féminin, de plus en plus nombreux paraît-il) de se fracasser mortellement la figure. |
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